Le constat est dans le titre
En
premier lieu, il faut définir ce lieu commun qu’est une « classe moyenne ».
En Angleterre, la middle class se situe juste sous la classe capitaliste et les
grands propriétaires fonciers. Dans le reste de l'Europe la définition est
mathématique, c’est une proportion du revenu. En France, le revenu moyen par
salarié est de 1 500 € (net). Autour de ce montant on en fait partie. Mais à
qui s’applique t-il ? Un couple ? Une famille ? Ne doit-on tenir compte que
des salariés?
Dans la
seconde partie, c’est l’histoire de cette classe : Après la seconde
guerre, les trente glorieuses ont marqué un type de développement. Tout le
monde aspire à ce que ses enfants vivent mieux que soi-même. Le petit-fils de
paysan et le fils d'ouvrier, grâce à leurs études accèdent à cette classe
moyenne. C’est la réussite. Ils économisent et font des placements. Après 15 ans
d'économie ils deviennent propriétaires de leurs logements. Leurs fils font de
brillantes études, mais ne trouve pas de travail ! Ils dépendent
financièrement de leurs pères. Leurs filles,
bac+5, ne trouvent que des stages non
rémunérés, puis un poste, par piston... Pour acheter le même appart que leurs
parents ils et elles emprunteront 30 ans!
C'est le
désespoir pour ces enfants, et donc pour leurs parents. C'est l'ascenseur
social qui ne monte plus : il descend... Sans parentèle proche, les
enfants peuvent devenir SDF.
La France
fait le choix de sacrifier la
classe moyenne depuis 15 ans, comme l'Argentine, alors qu’elle aurait pu
prendre exemple sur le modèle nordique et étendre cette classe à 80% de la
population.
Lecture instructive…
Les classes moyennes à la dérive, Louis Chauvel, Seuil, 2-02-089244-8