Poilade
Jean-Bernard Pouy est un auteur surprenant. Ces romans sont souvent un vrai voyage dans le présent des marginaux, des minorités et des groupuscules. C’est donc toujours une rencontre avec une autre France.
Nus est un polar dans le monde des anarchistes, libertaires ou anarcho-syndicalistes.
Eux aussi ont leur université d’été, mais ce petit groupe de représentants cooptés par plusieurs groupes décide pour cette université de mettre toutes leurs idées à jour. De débattre démocratiquement de toutes leurs questions et solutions face à l’impérialisme. Mettre à nu le système. Quoi de plus normal dans ce contexte de se réunir dans un camp de naturiste ? Mais dès leur arrivée, le pire est à craindre.
Le pire : une fourgonnette de gendarmes bloquant l’entrée du camp. Paranoïa assuré, il faudra beaucoup de calme et de maitrise de soi à notre groupe pour passer devant ces agents du capitalisme ! En réalité, ils sont là à cause d’une agression datant de la veille, s’étant terminé par le meurtre d’une vieille femme. Les suspects sont les gitans, des voisins. Nos camarades vont en débattre et prendre position pour aider le gérant du camping, un sympathisant à la cause.
Humour à tous les niveaux, les « délires » des anarcho-syndicalistes avec leurs débats sur le débat à venir ! Sur la façon de débattre, un peu comme les Verts. Humour avec les scènes de nus, ces mêmes débats avec en face les seins d’untelle ou les roubignolles d’un autre n’ont forcément pas la même saveur, sans jamais tomber dans le mauvais goût. On est chez Pouy, tout de même.
Mais les scènes dans lesquelles les camarades discutent avec la maréchaussée vêtue ! Où celle avec un gendarme les rejoignant nu !
Cependant, quand ils apprennent que cette femme était la fille de Durutti (le « célèbre » anarchiste) la solidarité va les rassembler pour trouver le coupable, car derrière ce meurtre se cache une affaire de drogue et une opération immobilière.
Du social, de l’ethno et de l’humour ! que demander de plus ?
Nus, jean-Bernad Pouy, Fayard Noir