Vengeance
La troisième enquête de cette auteure se révèle être la plus
complète, la plus dense.
La fille d’une voisine d’Erica est retrouvée noyée, et c’est un marin qui va la découvrir en remontant ces casiers. La fillette avait sept ans. Patrick va devoir annoncer la nouvelle à sa famille, la mère et Erica se connaissent depuis peu, elles ont toutes les deux un bébé.
Les deux mères, Charlotte et Erica, partagent donc leur bébé-blues, « tétées-couches-cris ». Mais Charlotte a d’autres soucis… Elle vit chez ses beaux-parents et la cohabitation est houleuse. Son mari, lui a promis de chercher un nouveau logement, mais il traîne : il est chez sa mère, lui !
Et sa mère est une sacrée personnalité ! Elle adore son fils et s’occupe de son mari qui est gravement malade et reste alité dans leur chambre. Tout cet amour à son revers : la haine qu’elle porte à ses voisins en est le plus bel exemple. Une de ces haines sordides de voisinage, entraînant des insultes, des procès, des intervention de la police… , pour un arbre trop près, un regard de travers, un balcon trop proche… n’importe quel prétexte. C’est bien évidemment cette voisine acariâtre qui sera immédiatement soupçonnée, et ce, dès que la police comprendra qu’il ne s’agit pas d’un accident mais d’un meurtre.
La voisine vit avec son mari et son fils, un enfant « a-normal », autiste asperger peut être mais, nul ne le sait exactement. Mais comme tout le monde en a un peu peur, il vit reclu dans un cabanon au fond du jardin. C’est un informaticien de génie, mais incompris et difficilement compréhensible.
Le commissaire a adjoint Ernst à Patrick pour cette enquête qui ne l’apprécie guère et aurait préféré Martin… Le commissaire est curieusement absent, absorbé par d’étranges courriers…
C’est dans ce microcosme que l’enquête va se dérouler entre haine, amour et rancœurs.
Toutefois ces relations n’ont rien à voir avec la violence que subit Anna, la sœur d’Erica, de la main de son mari.
Ce livre est entrecoupé de courts chapitres de la vie d’une femme du début du siècle à nos jours. C’est le fil rouge du livre… une belle histoire d’amour (humour noir) !
Ce roman est plein, il est dense comme rarement un polar l’est. Par le nombre de personnages, de situations, tout cela se croise ou non, mais l’ensemble donne une âme à ce livre
L’auteure nous démontre dans cette troisième enquête, toute sa formidable maîtrise du suspense et des rebondissements.
Nombreux sont les lecteurs à avoir lus et approuvés ce livre, Emeraude sans une once d'ennui, Esmeraldae attend le suivant pour avoir des nouvelles de la soeur, Nina attend les suivants.
Le tailleur de Pierre, Camilla Lackberg, Actes Sud
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